Ce matin on aurait dit que Blanzin m’attendait dans mon bureau. Il est bizarre ce gars. Je l’ai retrouvé assis sur son fauteuil, les bras croisés, légèrement tourné vers la porte comme s’il espérait que je l’a franchisse. Je suis allé vers lui, lui ai tendu la main pour lui dire bonjour
Depuis qu’il traîne dans le meuble à DVD je n’ai jamais osé m’y confronter. Je savais peut-être trop ce qui m’attendait. Il a fallu qu’il devienne un sujet de cours pour ma fille pour que je le voie enfin. « Valse avec Bachir » c’est Ari qui cherche à décrypter ses cauchemars, un homme qui perd la mémoire, un humain qui cherche à savoir s’il a participé à un massacre. Quelques secondes.
Elle est jolie votre planète. Nous trouvons d’ailleurs étrange que vous la nommiez « Terre ». Vu d’ici on la voit Bleue, toute bleue, un bleu magnifique. Pourquoi ne pas l’avoir nommé « Eau », « Ciel » ou même « Bleue » tout simplement ?
il y quelques temps c’était le départ d’une des stagiaires qu’on s’est farcie pendant 3 ans. Petit brunette plutôt pas mal. Le genre de nana que tu aimerais bien te taper tant qu’elle ouvre pas la bouche, après ? Bien trop chiante.
Ces quelques mots qui naissent et qui touchent le cœur Les mots qui s’entrelacent, nous inondent de pleurs Les mots comme des lames qui transpercent les corps. Tous ces mots qui nous troublent, nous enchainent à nos peurs, Où raisonnent un écho, un non-sens, une douleur, Où s’invitent nos âmes, où reposent la douceur, Ces mots plein d’innocence et ces mots de couleurs Ou ces mots inconscients, ces mots comme.
Je sors donc de cette réunion avec les mêmes questions qu’en y entrant ce qui par les temps qui courent est plutôt positif. J’aurais pu en avoir plus. Je retourne à mon bureau, étage du dessous, en traversant le long couloir menant des escaliers à mon cagibi. Je prends les escaliers, toujours.
Ca fait déjà 2 heures qu’on est dans cette réunion. Je dessine sur mon carnet de notes sans lever la tête. Je comprends tout, enfin presque. Les mots forment des phrases, elles sont construites correctement, quelques anglicismes nécessaires à ce niveau de discours mais le problème c’est que j’en ai vraiment rien à foutre.